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Les sujets du bac Philo, version avocats !

Chaque année, la diffusion des sujets du bac Philo suscite pour certains d’entre nous, un grand intérêt. Intérêt d’abord, lié au type de sujet qui est donné. Il reflète l’état d’esprit de notre époque, et finalement, les préoccupations et interrogations de toute la société.

Loin de vouloir prétendre par ces quelques lignes, aborder le traitement des sujets en question, nous nous sentons tous interpellés par les questions posées, notamment au travers de notre métier d’avocat.


Le langage trahit-il la pensée ?

Ainsi le sujet donné pour la série L « Le langage trahit-il la pensée ?»
Exercice très amusant que de répondre à la question, en tant qu’avocat.

Le premier reflexe qui nous vient à l’esprit est d’affirmer que notre langage, lorsque nous défendons un dossier, se doit d’être le plus précis, le plus clair, et le plus conforme possible à la pensée juridique que nous voulons exposer.

Plus notre langage sera précis et clair, plus il traduira une pensée limpide, et donc, efficace.
N’oublions pas que notre langage a pour fonction première de convaincre.

Combien de fois avons-nous constaté que l’écoute des magistrats était souvent directement proportionnelle à la clarté de notre exposé, et finalement, à notre faculté de simplifier une pensée complexe, par un langage clair ?

L’exercice devient beaucoup plus difficile, lorsque notre langage est en désaccord avec notre pensée… Notre métier nous impose parfois ce difficile exercice, que d’adopter un langage contraire à notre pensée. L’exercice est parfois impossible à réaliser. Et alors notre conscience nous impose la seule solution qui vaille dans un tel cas : le silence.

Que gagne-t- on à échanger ?

Autre sujet tout aussi intéressant, vu du côté de l’avocat :

« Que gagne-t- on à échanger ? »

C’est un sujet que nous traitons quotidiennement dans notre exercice.

Echanger peut s’entendre de diverses façons et peut être pris au sens de sa signification première, c’est-à-dire, « communiquer ».

Et dans ce cas, la réponse à laquelle nous pensons, est qu’on gagne tout à communiquer.
Combien de litiges naissent, et se développent pour le seul motif que les parties n’ont pas su, ou pu communiquer de façon satisfaisante avant d’en arriver au contentieux ?

Et lorsque nous, avocats, parvenons à résoudre des conflits par un accord amiable, comment y parvenons-nous, si ce n’est par cette règle fondamentale qu’est le savoir communiquer et écouter ?

C’est peut être aussi l’occasion de rappeler que dans un monde libre, pouvoir communiquer est un droit fondamental, mais aussi, une chance qui nous est donnée.

L’échange passe par ce préalable indispensable qu’est l’écoute de l’autre, et aussi son respect.
Et pour cette raison, on gagne tout à essayer d’échanger… même si on y arrive pas.

Dans notre monde juridique, le mot « échanger » peut aussi évoquer la négociation la conclusion d’un accord, avec une autre partie.

Et là aussi, l’échange est et demeure fondamental. C’est le socle du fonctionnement de notre économie libérale, encadrée cependant par un certains nombres de règles ( de plus en plus nombreuses et complexes ) qu’il nous appartient de connaître et de faire appliquer à nos clients.
L’échange n’est pas forcément égalitaire, il peut même conduire à des situations très défavorables. Mais au fond, l’échange, même défavorable est un facteur d’enrichissement d’une société du fait même de son existence.

Rendez vous l’année prochaine , pour les prochains sujets de Philo !

Nathalie Cazeau
Avocat Associé